Na-no-body : de l’oubli du corps sensible en nanomédecine
DOI :
https://doi.org/10.7202/1044278arMots-clés :
nanomédecine, nanotechnologies, médecine personnalisée, théranostique, corps, molécularisation, transhumanisme, artLangue(s) :
FrançaisRésumé
Cet article expose les réflexions sur lesquelles se fonde un récent projet artistique intitulé Na-no-body, présenté à la galerie montréalaise Espace Projet dans le cadre de l’exposition Art + Bioéthique. Résultat d’une collaboration entre l’artiste Stephanie Coleman et le sociologue Mathieu Noury, ce projet souhaite contribuer au dialogue éthique sur le développement de la nanomédecine et de son rapport au corps. S’intéressant particulièrement à la notion de « médecine personnalisée » promue par la nanomédecine, cet article montre que loin de développer une approche réintégrant la personne et son expérience personnelle de la maladie au cœur du processus de soin, la nanomédecine apporte une réponse purement moléculaire et technique au soin. Plus spécifiquement, il est soutenu que deux idées principales fondent le modèle de prise en charge du patient promu par la nanomédecine : 1) l’individualité du patient est pensée au regard du prisme de la pensée moléculaire ; 2) la relation de soin, et donc au corps du patient, est hautement dépersonnalisée et technicisée, radicalisant la désindividualisation du soin propre à la biomédecine.
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© Mathieu Noury 2016

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