Les grèves de médecins en République Démocratique du Congo : quels repères éthiques généralisables?

Auteurs-es

  • Laurent Jean-Claude Ravez Centre de Bioéthique, Institut Espace Philosophique de Namur (ESPHIN), Université de Namur, Belgique
  • Stuart Rennie Department of Social Medicine and Center for Bioethics, University of North Carolina at Chapel Hill, Êtats-Unis
  • Robert Yemesi École de Santé Publique, Centre Interdisciplinaire de Bioéthique pour l’Afrique francophone (CIBAF), Université de Kinshasa et Université de Lodja, République Démocratique du Congo
  • Jean-Lambert Chalachala DRC Country Representative, Family Planning Country Action Process Evaluation (FP CAPE)/Carolina Population Center, University of North Carolina at Chapel Hill, États-Unis
  • Darius Makindu École de Santé Publique, Centre Interdisciplinaire de Bioéthique pour l’Afrique francophone (CIBAF), Université de Kinshasa et Université de Lodja, République Démocratique du Congo
  • Frieda Behets Department of Epidemiology, Gillings School of Global Public Health, University of North Carolina at Chapel Hill, États-Unis
  • Albert Fox Centre de Bioéthique, Institut Espace Philosophique de Namur (ESPHIN), Université de Namur, Belgique
  • Melchior Kashamuka École de Santé Publique, Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
  • Patrick Kayembé École de Santé Publique, Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo

DOI :

https://doi.org/10.7202/1062303ar

Mots-clés :

grèvè, médecins, éthique, droits humains, République Démocratique du Congo, alliance therapeutique

Langue(s) :

Français

Résumé

Depuis plusieurs années, la République Démocratique du Congo est le théâtre de grèves menées par les médecins du pays. Les revendications des grévistes en question sont essentiellement financières et statutaires, et visent à faire pression sur le gouvernement. Dans ce pays, comme c’est le cas presque partout dans le monde, les grèves médicales sont autorisées. Tout travailleur a le droit de dénoncer par la grève des conditions de travail jugées inacceptables. Mais les médecins sont-ils des travailleurs comme les autres? N’ont-ils pas des obligations morales particulières liées aux spécificités de leur profession? Pour éclairer ces questions, les auteurs de cet article proposent trois repères moraux essentiels généralisables à des situations de grèves médicales ailleurs dans le monde. Le premier porte sur la reconnaissance du droit de grève pour les médecins, y compris pour des motifs strictement financiers. On ne peut demander à des professionnels de santé d’exercer leur métier dans des conditions de travail inhumaines ou sans un salaire permettant de faire vivre leur famille. Le deuxième repère estime que l’on ne peut pas accepter que ce droit de grève s’exerce en sacrifiant les patients les plus fragiles et en niant ainsi l’essence même de la profession médicale. Un troisième repère vient complexifier la réflexion en rappelant que l’extrême délabrement du système de santé congolais rend impossible l’organisation d’un service minimum de qualité en cas de grève. Pour sortir de ces difficultés, nous proposons une alliance thérapeutique nationale entre les médecins et les citoyens pour replacer les patients au centre des préoccupations du système de santé.

Téléchargements

Publié

2019-06-19

Comment citer

[1]
Ravez LJ-C, Rennie S, Yemesi R, Chalachala J-L, Makindu D, Behets F, Fox A, Kashamuka M, Kayembé P. Les grèves de médecins en République Démocratique du Congo : quels repères éthiques généralisables?. Can. J. Bioeth 2019;2:63-72. https://doi.org/10.7202/1062303ar.