L'étude des données "grises" issues de la détection illégale de métaux : sauvegarde du patrimoine ou cercle vicieux du pillage?
DOI :
https://doi.org/10.7202/1066473arMots-clés :
Archéologie, Détection, Législation, Pillage, France, Angleterre, FlandresLangue(s) :
FrançaisRésumé
La pratique de la détection de métaux a connu un développement considérable durant les quarante dernières années. Prenant la mesure du risque que celle-ci faisait courir au patrimoine archéologique, les pouvoirs publics, à la suite de recommandations internationales, ont mis en place des législations pour tenter de diminuer son impact. Certaines nations à l’image de l’Angleterre et du Pays de Galles, et récemment des Flandres belges, considèrent néanmoins les utilisateurs de détecteurs de métaux plus comme des auxiliaires à la recherche que comme un réel risque pour le patrimoine archéologique, et les encouragent à déclarer leurs trouvailles aux autorités compétentes. De plus, les découvreurs d’objets exceptionnels peuvent se voir récompensés financièrement. En France, où la législation impose l’obtention d’une autorisation administrative pour utiliser un détecteur de métaux, les systèmes déclaratifs font figure d’exemples pour la communauté des utilisateurs de détecteurs, rêvant d’une « collaboration active » entre eux et les archéologues. Certains scientifiques, arguant que la détection illégale est une réalité qu’on ne peut combattre, font cependant le choix d’enregistrer et d’étudier les découvertes des utilisateurs clandestins de détecteurs de métaux, voyant ainsi la possibilité de « sauver ce qui peut l’être ». Cependant, divers exemples issus de l’actualité et de différents médias démontrent que, loin de son but originel, cette pratique offre une caution scientifique à la détection de métaux et une valeur marchande aux objets découverts, créant ainsi une demande alimentant le pillage du patrimoine.
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© Thomas Lecroere 2019
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