La face cachée de la coercition : une herméneutique de l’ambivalence
DOI :
https://doi.org/10.7202/1073542arMots-clés :
coercition, éthique, hermeneutique, santé, sécurité, autonomieLangue(s) :
FrançaisRésumé
La coercition est un sujet épineux en santé mentale. Peu de philosophes s’y sont intéressés. En principe, dans un contexte où l’on valorise l’autonomie et la liberté, la coercition ne devrait pas exister. Pourtant, la coercition est bien présente et probablement pour les meilleures raisons. La coercition soulève plusieurs questions éthiques. Souvent le problème se pose relativement au bien et au mal à l’intérieur d’une logique binaire et du tiers exclu. De notre côté, il s’agit de montrer qu’il est avantageux de nous sortir du conflit en posant le problème autrement. Nous nous demanderons jusqu’où nous devons insister dans nos interventions et comment faire évoluer une situation. Nous verrons que ces deux questions se répondent l’une et l’autre. C’est en interrogeant nos présupposés concernant la santé, l’autonomie, la sécurité et la coercition que nous réussirons à modifier notre compréhension de la situation et, par le fait même, à tracer une limite qui prendrait en compte plusieurs perspectives. Au lieu de nous questionner sur la manière de respecter l’autonomie, la santé, la sécurité, il convient plutôt de nous demander comment accompagner le patient dans des situations difficiles. En guise de conclusion, il est souhaitable d’accepter l’ambivalence entourant la coercition et de demeurer prudent en maintenant le doute et le questionnement. En ce sens, l’éthique participe à la définition de la psychiatrie et à son devenir en mettant en valeur l’importance de l’accueil, de l’écoute et du dialogue avec ce qui donne sens à une vie.
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© Jacques Quintin 2020
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