Le consentement opt-out dans l'augmentation du taux de dépistage VIH/SIDA au Québec
DOI :
https://doi.org/10.7202/1089786arMots-clés :
VIH/SIDA, consentement, dépistage, opt-out, opt-in, populations clésLangue(s) :
FrançaisRésumé
« La fin du SIDA » prévue en 2030 par le plan 90-90-90 de l’ONUSIDA est-elle possible au Québec? L’offre universelle proportionnée et systématique de dépistage avec consentement opt-out (consentement présumé) apparait comme la politique sanitaire la plus pertinente et équitable à mettre en place en vue d’identifier les personnes vivant avec le VIH ignorant leur statut sérologique. Cette démarche à première vue contraignante vis-à-vis des libertés individuelles peut être largement compensée par des bénéfices sanitaires, sociaux, économiques et structurels à l’échelle individuelle et populationnelle. Dans la mesure où le VIH/SIDA reste un révélateur puissant des inégalités sociales, cette approche ne sera prolifique qu’en présence d’une ambition politique d’amélioration de l’accès aux soins et de couverture sanitaire universelle et inclusive à l’égard des individus échappant au dépistage. L’approche opt-out au sein des groupes à forte prévalence est une stratégie éthiquement pertinente pour augmenter les taux de dépistage. Bien que le consentement n’y soit pas explicite, la présomption tiendrait compte de « l’injustice structurelle » auxquels les groupes clés – présentant de forts taux de prévalence – sont soumis initialement. Cette dernière est responsable de leurs difficultés d’accès aux soins et aux dépistages. Cet article propose d’uniformiser l’offre de dépistage. La Comité des Infections Transmissibles Sexuellement et par le Sang du Québec recommande actuellement l’approche opt-in pour les groupes-clés et le consentement opt-out en population générale. Nous pensons que cette différenciation constitue une barrière dans l’accès au dépistage et produit un effet d’éviction des groupes-clés craignant la stigmatisation.
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© Annie Liv 2022
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