Le ton d’évidence en éthique relève-t-il de la violence verbale? Analyse des mémoires envoyés à la Commission parlementaire québécoise sur la question de mourir dans la dignité
DOI :
https://doi.org/10.7202/1060909arMots-clés :
euthanasie, dignité, consultation publique, croyances éthiques, violence verbaleLangue(s) :
FrançaisRésumé
Cet article interdisciplinaire analyse la manière avec laquelle des citoyens débattent lors d’une consultation publique organisée sur une question éthique profondément conflictuelle : l’euthanasie. Le cas étudié concerne la consultation publique québécoise organisée en 2010-2011 par la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité. Ces voix citoyennes débattant publiquement sur l’euthanasie ont jusqu’ici peu retenu l’attention des chercheurs. Nous avons analysé à l’aide des outils de la rhétorique aristotélicienne les mémoires écrits (n = 149) envoyés par des citoyens à la Commission spéciale. À de très rares exceptions près, toutes les personnes engagées politiquement dans cette consultation publique, aussi différentes soient-elles, affichent une grande certitude dans leurs croyances éthiques. Chacun fait comme si les convictions de l’adversaire étaient inférieures aux siennes, qu’il présente souvent comme universelles. Concernant la formule « mourir dans la dignité », les participants prétendent implicitement à l’objectivité de leur définition. Ils agissent même comme s’il existait une seule définition de la formule « mourir dans la dignité » et une seule vérité éthique. À la suite de ces analyses, nous discutons du concept de « violence verbale » qui pourrait être associé à ces manières de débattre sur un sujet complexe.
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© Daniel Burnier 2019
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