Le consentement dans les équipes de suivi intensif dans le milieu : de la contrainte à la personnification des soins

Auteurs-es

  • Marie-Christine Lavoie Équipe de suivi intensif dans le milieu, Ahuntsic Montréal-Nord, CIUSSS du nord de l’île de Montréal, Montréal, Québec

DOI :

https://doi.org/10.7202/1073544ar

Mots-clés :

suivi intensif, paternalisme libertaire, consentement aux soins, sollicitude, éthique du care, contrainte, dialogue

Langue(s) :

Français

Résumé

Le contexte historique des soins en santé mentale au Québec ayant fait place, dans les dernières années, à une plus grande participation du client dans le processus décisionnel qui le concerne, a renversé la conception médicale de la psychiatrie d’autrefois. D’une vision d’internement, les soins sont maintenant adaptés aux besoins individuels de la clientèle desservie allant jusqu’à une offre de soin à même le domicile. Toutefois, le travail auprès de personnes fragilisées par la maladie mentale est souvent parsemé de questionnements et d’enjeux éthiques parfois contradictoires. Les équipes de suivi intensif dans le milieu en sont un exemple. Travaillant auprès d’une clientèle des plus vulnérabless, les intervenants doivent savoir faire preuve d’ouverture et de flexibilité afin d’établir une relation thérapeutique auprès d’une clientèle souvent non volontaire et réfractaire à toute forme de traitement. Pour y parvenir, ils doivent souvent passer outre les refus de suivi en usant de diverses stratégies issues du paternalisme libertaire dans le but de maintenir des contacts qui deviendront significatifss et permettront à ces individus de reprendre le pouvoir sur leur vie. Cette approche parfois intrusive soulève bien évidemment son lot d’enjeux éthiques, notamment au sujet du consentement aux soins, et peut être perçue comme une atteinte aux droitss fondamentaux en imputant les droits à l’autodétermination et l’autonomie décisionnelle. Il est cependant possible de renverser cette position à travers une approche bienveillante soutenue par l’éthique du care qui favorise le respect de la singularité de chaque individu en le mettant au cœur de la relation thérapeutique. C’est à travers le dialogue, la place accordée à l’autre, le respect de ses choix, de sa singularité et de son autodétermination qu’il sera alors possible d’aller chercher un consentement implicite et une participation active de l’usager dans son processus de rétablissement, et ce, même si parfois, il y à a présence de mesures légales contraignantes.

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Publié

2020-10-30

Comment citer

[1]
Lavoie M-C. Le consentement dans les équipes de suivi intensif dans le milieu : de la contrainte à la personnification des soins. Can. J. Bioeth 2020;3:24-32. https://doi.org/10.7202/1073544ar.